Ce matin au lever j'avais un très beau message de Anathaniel et je pense qu'il comprendra toute la place qui est la sienne ici :
Quel plaisir de voir que tous ces mots ne demandaient qu'à sortir, et qu'ils ont, eux mêmes, créé leur propre cheminement jusqu'à nous !!!!
L'attente et la consultation régulière du blog de Tournicoton n'ont pas été vaines, et là je dois t'avouer que j'ai trouvé une réponse à la question que je me posais, à savoir : "que ressens tu, toi, au sortir de cette collaboration?"
Merci encore d'avoir su rassembler autour de cette Echelle nos énergies. Ta démarche de création en réseau, en partages, prend corps et sens...
Tes mots me touchent aussi personnellement, j'ai pris une belle claque en les lisant, bien que ceux, Fred ou Domi, qui ont su mes inquiétudes, m'aient pourtant rassuré.
J'ai aimé que tu m'accueilles dans la réalisation comme tu l'as fait, car je sens que ç'a été un réel échange.
J'ai hâte de découvrir encore de tes créations, et aussi, je suis prêt à nouveau à travailler à tes côtés, relire tes œuvres, celles des autres, retenter mes premiers pas, autrement, me laisser guider, autrement, oser aussi, autrement.
Je crois que tu m'offres la potentialité d'exprimer certaines choses scellées en moi, je ne veux pas laisser ce possible s'évanouir. Car c'est avant tout la potentialité de Donner que tu m'offres.
Bravo pour tes beaux articles qui nous touchent tous au cœur j'en suis persuadé.
Prends soin de toi.
Anathaniel.
Je n'ai pas fait ce choix jusqu'ici de donner des indications intimes sur ma façon de vivre les expositions. Pour Anathaniel, je vais faire exception.
Il m' a fallu deux semaines de silence et de maladie pour revenir du travail fait sur cette exposition. Deux semaines nécessaires, comme un trou dans lequel j'ai laissé s'évacuer des choses, qui m'ont permis de revenir avec quelques bourgeons, alors que j'avais coupé jusqu'aux dernières fleurs en moi pour les déposer dans ce grand travail qu'a été L'échelle de l'ange.
Il est des moments où l'on a tant donné qu'on ne peut qu'en pleurer. Où l'on est vide devant ce qui a pris vie de soi.
La dernière fois que j'ai ressenti cela, cet exténuement TOTAL, c'est lorsque l'on m'a remontée du bloc opératoire où je venais de vivre la césarienne de mon enfant. Cette impression est celle de n'être plus personne en particulier, de n'avoir plus aucune volonté, être vidée de TOUT. Mais être devant ce qui a été donné et donc aux portes du DON merveilleux, et ne pouvoir que s'abandonner d'avantage encore.
Ceux ou celles qui ont connu ce lâcher complet comprendront de quoi je parle.
Curieusement, après le vernissage de l'exposition, nous étions dimanche et lundi de pâques. Oui, Fafner, les choses ne sont pas que de simples coïncidences.
J'ai vécu cela comme une mise au tombeau nécessaire avant toute résurrection à Soi-Même.
Ce n'est pas un hasard d'avoir revécu en moi cette sensation de la naissance de mon enfant. Car ce qui est à accoucher de nous est réel, et Anathaniel a très bien su le décrire. Nous avons à accoucher de nous notre dimension aimante et donnante. Notre dimension totalement reliée aux autres, scellée dans le grand TOUT et néanmoins UNIQUE, participante et vivante.
Et j'aime avoir aidé les autres à cela. Mon intention n'est pas de promouvoir l'art, bien que certains aient pu le croire. Je ne me soucie plus de l'art, même s'il a été mon engagement pendant plus de 25 ans. Mon nouvel engagement est de créer des situations propices à permettre aux autres de révéler une dimension d'eux-mêmes qu'ils ne vivaient pas. Au travers de clefs, à échanger, à partager, à faire coïncider dans les serrures du coeur.
Un accouchement permet de mettre en reliance des dimensions qui sans la naissance ne communiquent pas.
L'échelle de l'ange a permis des conditions favorables à prononcer ce mot et comprendre son sens.
Prenez soin de vous, vous avez tant à accoucher de vous-mêmes !
Et je salue ici Sophie CALLE, dont je viens tout juste de revoir le travail afin de me reconstruire en douceur, et notamment cette exposition créée pour la Biennale de Venise : Prenez soin de vous, et reinaugurée à Paris, ce 26 Mars, à la Bibliothèque Nationale de France.
Voici donc ces quelques notes qui ont fait dire à Anathaniel : prends soin de toi ...
Mariaka...
RépondreSupprimer...et vous aussi amis de l'équipe,
Pendant la préparation de cette exposition, j'ai bien cru longtemps que je n'avais à trainer que mes doutes, mes difficultés et ma volonté d'être avec vous.
Il a fallu , ce jour là le cheminement dans l'espace supérieur pour que j'en revienne foudroyé et transfiguré. Ce jour là, j'ai vraiment découvert ce que pouvait signifier l'amitié avec tout ce que je venais de recevoir de vous tous au long de ce chemin.
Roger